Les produits de la ruche et la santé humaine
Conférence donnée à la salle Pétrarque de Montpellier le 14 mai 2012
par Françoise Sauvager
La réunion est présidée par M. Christian Pons, Président de l’Abeille Héraultaise, syndicat des Apiculteurs de l’Hérault membre de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF). C’est M. Jean-Louis Pérez, Vice-président de ce syndicat, qui introduit la conférencière, Madame Françoise Sauvager, Maître de conférences honoraire de la Faculté de Pharmacie de Rennes. Il la remercie pour avoir accepté de venir nous exposer les derniers aspects connus de l’Apithérapie. Il souligne qu’en effet, outre le rôle essentiel joué par les abeilles dans la pollinisation de plus de 80% des plantes cultivées, l’homme reconnaît aussi aux produits de la ruche, depuis la plus haute antiquité, des vertus thérapeutiques. Depuis 1997 l’Abeille Héraultaise organise des réunions sur l’apithérapie. De nombreux témoignages ont été recueillis d’apiculteurs et de non-apiculteurs sur les succès obtenus par des pratiques thérapeutiques utilisant les produits de la ruche. M. Pérez rappelle que Mme Sauvager était déjà venue donner une conférence sur ce thème en janvier 2010 dans la salle du Belvédère au Corum. Ayant eu un excellent souvenir de son passage à Montpellier l’Abeille Héraultaise lui a demandé de renouveler sa prestation qui avait été chaleureusement accueillie. Mme Sauvager remercie d’avoir été invitée par l’Abeille Héraultaise et se déclare ravie d’avoir l’occasion de revenir sur les points essentiels préalablement exposés comme de décrire des aspects récents de l’Apithérapie. Elle rappelle que les abeilles sont apparues au cours de l’évolution il y a environ 80-100 millions d’années, et qu’Apis mellifera mellifera, l’abeille dite « domestique », est rapidement devenue prépondérante dans nos régions parmi les Apidae. Une peinture rupestre près de Valence en Espagne dans la grotte de l'araignée à Bicorp (la Cueva de la Araña), montre que la récolte du miel se pratiquait déjà il y a 9000 ans environ (au mésolithique). Les Egyptiens faisaient déjà état sur des papyrus des propriétés médicinales du miel. Ils utilisaient la propolis pour embaumer leurs momies. Les médecines, chinoise, indienne, africaine, latino-américaine (notamment les Mayas) reconnaissaient également des vertus thérapeutiques aux produits de la ruche ! Ce n’est qu’avec l’avènement des synthèses de molécules thérapeutiques en pharmacie, par exemple les premiers antibiotiques et en particulier les sulfamides, que ces connaissances ont été un temps négligées devant les succès de l’antibiothérapie. Mais aujourd’hui pour ne citer que ce dernier cas, du fait de l’apparition de multi-résistances, on se met à reconsidérer que d’autres sources antimicrobiennes de la médecine naturelle peuvent suppléer la défaillance actuelle des antibiotiques. Ainsi contre le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus), une bactérie nosocomiale multi-résistante, plus aucun antibiotique n’est efficace alors que la propolis est active. Quels sont les différents produits de la ruche qu’il faut envisager dans une perspective thérapeutique ? Tous : le miel, le pollen, la gelée royale, la propolis, le venin et la cire ! selon le « terrain » et la pathologie. Examinons chacun de ces produits. Le miel Apis mellifera mellifera produit du miel à partir de deux sources : le nectar qui vient des fleurs et le miellat qui est un jus sucré sucé sur les arbres par les pucerons et dont l’excédent est récolté par les abeilles. Le miel de miellat est très riche en sels minéraux. Le nectar produit par les nectaires de la fleur est pompé par la trompe de la butineuse jusque dans son jabot, puis régurgité, à son arrivée à la ruche, à des magasinières qui vont le transférer les unes aux autres (trophallaxie ), puis le déposer au fond des cellules des rayons de la ruche. La trophallaxie assure une première déshydratation du nectar originel jusqu’à une valeur de 50%, sachant qu’il peut avoir au départ une teneur en eau de 80% et même plus. Puis des ventileuses parviennent, par évaporation, à concentrer le produit jusqu’à une teneur en eau ≤ 18%, ce qui a pour effet de prémunir le miel de la fermentation. Ainsi lorsque le miel ne contient plus que 18% ou moins d’eau, les abeilles operculent les alvéoles qui le contiennent pour le stockage. Les miels riches en glucose, tel celui de colza, cristallisent rapidement alors que les miels riches en fructose (= lévulose), tel celui d’acacia, peuvent mettre jusqu’à 3 ans pour cristalliser. Composition chimique : - Eau : 18% - Glucides : 70% de sucres simples (fructose et glucose). - Disaccharides (saccharose principalement). - Trisaccharides essentiellement dans les miels de miellat. - Polysaccharides (sucres à chaîne longue) dans les vieux miels. - Acides : gluconique, citrique, acétique, phosphorique, responsables du pH acide des miels (3,5 < pH < 4.5). - Minéraux : 0,2 à 1% : K, Na, Fe, Cu, Mg, Ca, Hg, etc… (globalement les minéraux du vivant) - Protéines : 1% qui proviennent des fleurs et des glandes salivaires des abeilles. Celles produites par les abeilles sont entre autres des défensines et des inhibines qui jouent un rôle dans l’immunité innée des abeilles. Parmi ces dernières, celles qui sont acides jouent un rôle antimicrobien plus important, aussi efficaces que les autres antibiotiques protéiques connus. On trouve des enzymes telles les amylases pour digérer les sucres polymérisés, l’invertase qui hydrolyse le saccharose en les deux sucres majeurs du miel, glucose et fructose (lévulose), et la glucose-oxydase très intéressante car elle hydrolyse le glucose en acide gluconique et eau oxygénée. Cette eau oxygénée participe au pouvoir antiseptique du miel ! - Vitamines : en faible quantité B1, B3, B6, C (on en trouvera surtout dans le pollen). - Arômes divers et tanins. - Les lipides sont très peu représentés. - Hormones : l’acétylcholine, qui est un parasympatho-mimétique au pouvoir tranquillisant, un calmant de nos viscères… - Dérivés phénoliques, des flavonoïdes (qu’on retrouvera surtout présents dans la propolis), - Des spores végétales. - Des grains de pollen que l’on sait reconnaître au microscope et qui permettent d’identifier les sources florales du miel. - De plus dans le miel on trouve des ferments lactiques très intéressants venant de l’estomac des abeilles (bactéries des genres Lactobacillus et Bifidobacterium). On les retrouve dans la flore vaginale de la maman qui, lors de l’accouchement, ensemence son bébé. Or ces bactéries indispensables pour l’équilibre de la flore intestinale du nourrisson restent tout aussi importante pour rééquilibrer notre flore intestinale adulte souvent victime de stress alimentaire ou de l’emploi inconsidéré des antibiotiques. Ces bactéries probiotiques empêchent la fixation des bactéries pathogènes par le jeu écologique des compétitions entre flores. Il s’agit d’une prévention des contaminations bactériennes . A la suite d’une question dans la salle pour savoir à quelle température on risquait de perdre ces bactéries bénéfiques, Mme Sauvager recommande de ne pas chauffer le miel au-dessus de 45°C pour qu’il conserve toutes ses propriétés et ses éléments microbiens vivants ! Propriétés du miel : Compte tenu de la composition chimique qu’on vient d’énumérer, il est loisible de comprendre la série des propriétés du miel qui va en découler. Le miel est : - Un stimulant énergétique vu les grandes quantités de glucose et fructose qu’il contient. - Un excellent cicatrisant comme l’illustre un apiculteur de La Salvetat, M. Alain Mérit, qui à la suite d’une brulure importante qu’il traite au miel, montre qu’elle cicatrise très rapidement. Le Professeur Bernard Descottes, qui était chef du service de chirurgie viscérale et transplantations au CHU de LIMOGES a utilisé pendant 25 années (de 1984 à 2009) le miel pour la cicatrisation des escarres et des plaies postopératoires. Il a prouvé par l’expérience clinique (sur des milliers de cas) les propriétés cicatrisantes et antibactériennes du miel. La cicatrisation s’opère 2 fois plus vite. De plus quand on opère avec un mélange de miel et de propolis c’est encore plus rapide ! Il y a une activation des fibroblastes et une augmentation de l’élastine et du collagène des tissus concourant à la résorption de la plaie. On cite des cas spectaculaires comme une plaie fortement nécrosée ouverte jusqu’à l’os qu’aucune greffe ou pommade ne parvenaient à refermer depuis 6 mois. Une application quotidienne d’une cuillère à soupe de miel et de 4 gouttes de teinture mère de propolis a permis la cicatrisation en 3 semaines. Un intervenant (M. Rouquette, Président honoraire de l’Abeille Héraultaise) cite le cas d’un ulcère variqueux à la jambe qui ne guérissait pas depuis 4 ans et qui fut résorbé grâce à un traitement régulier au miel de thym en 4 mois. Même si le Prof. Descottes exigeait des conditions rigoureuses de récolte du miel pour l’usage chirurgical afin d’éviter toute contamination, M. Rouquette affirme que du miel récolté normalement, comme le font les apiculteurs selon les conditions d’hygiène requises, convient parfaitement, ce que confirme Mme Sauvager. Le botulisme rapporté dans la presse et dont furent victimes de jeunes enfants ayant consommé un miel d’Argentine a été la conséquence d’une récolte contaminée avec des spores de Clostridium botulinum. La restriction qui prescrit de ne donner du miel qu’à des enfants de plus d’un an paraît aux yeux de Mme Sauvager excessive. - Concernant les propriétés antimicrobiennes du miel, elles sont liées à H2O2 (eau oxygénée), au fait que le miel est hygroscopique et par conséquent absorbe toutes traces d’eau, diminuant par la déshydratation le nombre des bactéries contaminant la plaie, au pH acide du miel qui est délétère pour les bactéries pathogènes qui cultivent à des pH relativement alcalins, au fait que le miel contient du lysozyme très efficace contre la paroi des bactéries Gram + , au fait qu’il contient des flavonoïdes qui empêchent la division cellulaire des bactéries et ralentit par conséquent leur expansion. De plus ces flavonoïdes ont des vertus anti-inflammatoires ; en effet si l’inflammation est salutaire en début d’infection pour recruter les lymphocytes, elle doit être rapidement stoppée. Le miel stimule les défenses immunitaires, notamment les interleukines et l’interféron sont augmentés. Les interleukines secrétées par des globules blancs sont actives sur d’autres globules blancs, les lymphocytes B, qui produisent des anticorps, et les lymphocytes T, les lymphocytes « tueurs ». - Le miel (le miel de bruyère notamment) stimule la diurèse (émission d’urine). - Le miel est hématopoïétique (production des globules rouges et des macrophages). - Le miel a des vertus antimitotiques (empêche les divisions cellulaires) liées aux flavonoïdes et par là a un léger effet anti-tumoral. Ainsi les cellules cancéreuses réputées pour se multiplier sans trêve, se suicident par apoptose en présence du miel. - Le miel a une action prébiotique nécessaire à la croissance des probiotiques déjà mentionnés comme bactéries très utiles présentes en son sein. - Le miel a une action détoxifiante, - et une action facilitant l’absorption du Fe, du Ca, du Mg et des sels minéraux en général. - C’est un aliment alcalinisant. Ceci est une notion récente. On mange trop d’aliments acidifiants (viande, glucides qui par dégradation donnent des acides dans notre sang). Or si le pH dans le sang devient trop acide, l’organisme va aller puiser dans certaines régions du corps des éléments minéraux pour conserver la valeur homéostasique du pH sanguin ; la cible dans ce cas est l’os. Ainsi pour corriger l’ostéoporose ou cette modification de la constante d’acidité sanguine, on conseille le miel. - Le miel a aussi des propriétés spécifiques propres aux fleurs qui ont été butinées. Ainsi le miel de romarin est conseillé pour la fatigue, les mauvaises digestions, les insuffisances hépatiques et respiratoires. En fait on retrouve dans ces miels les propriétés des tisanes correspondantes. Le miel de thym est indiqué pour les bronchites, les ulcères duodénaux, les toux, les grippes, etc.., et aussi les cicatrisations comme déjà indiqué. D’autres agissent dans les troubles cardio-vasculaires. Le miel de Manuka contient de l’UMF qui n’est autre que le méthylglyoxal qui comme tout aldéhyde est antibactérien, cicatrisant, anti-inflammatoire. La plante butinée est le Leptospermum, endémique en Nouvelle-Zélande et Australie. Son prix est prohibitif en comparaison des autres miels ! Rappelons que le miel de sarrasin a des propriétés similaires, et est de plus très riche en oligoéléments. Utilisations : - Traitement des plaies. On conseille de faire des pansements occlusifs à changer quotidiennement. Selon la surface ou la profondeur de la plaie, il faudra moduler et changer 3 fois par jour si nécessaire. - Comme l’ont montré des travaux américains le miel peut être aussi efficace que les traitements classiques, dans le traitement des voies respiratoires, en particulier chez les enfants. - Les miels agissent aussi contre les infections digestives (actif contre Helicobacter pylori responsable de l’ulcère de l’estomac qui peut se compliquer par un cancer de l’estomac), - Contre l’anémie puisque les miels sont hématopoïétiques ils favoriseront la production des globules rouges. - Les miels assurent une diminution rapide de l’alcoolémie et des troubles de la vigilance lors d’excès de consommations alcooliques. - Pour les infections rénales, le miel de bruyère conviendra puisqu’il est particulièrement diurétique. - Pour les infections génitales, pour les messieurs notamment, on prend une cuillère à soupe d’un mélange de 500 g de miel de romarin et 20 jaunes d’œuf. Il paraît que c’est formidable ! - Infections oculaires. Un apiculteur témoigne à propos de la blessure d’un œil ouvert où l’on voyait le cristallin. L’œil fut refermé en quelques jours avec une restauration de la vascularisation de la cornée et, après 2 ans, le blessé a retrouvé la vue. - Au niveau de la sphère psychique, les parasympatho-mimétiques présents calment l’angoisse. - En pédiatrie la croissance de l’enfant est améliorée. Contre le rachitisme, le miel apporte les compléments vitaminiques déjà évoqués. Il améliore la fixation du Ca au niveau des os et au niveau dentaire également. - Dans les rhumatismes on conseille plutôt la propolis ou le venin, mais le miel convient. Pourquoi a-t-on dit qu’il ne fallait pas donner de miel à des enfants en-dessous d’un an ? On connaît en tout 15 cas mortels de botulisme d’enfant dans le monde dont 4 cas mortels en France. Il s’agissait du Clostridium botulinum sérotype A qui n’existe qu’en Amérique du Nord et du Sud, et les 4 cas avérés en France sont la conséquence d’une consommation de miel argentin importé. Achetez le miel d’un apiculteur qui puisse vous garantir qu’il récolte selon les bonnes pratiques ! Suite à une question de l’auditoire, Mme Sauvager signale que les miels sont surveillés pour leur éventuel contenu en pesticides, une éventuelle adultération avec des sucres exogènes (obtenus par hydrolyse de l’amidon de maïs par exemple), mais que la spore de Clostridium n’est pas recherchée (une telle recherche pourrait cependant être faite car à la portée de tout laboratoire de microbiologie). Mais le risque est extrêmement minime, surtout si l’on connaît la provenance du miel qu’on achète ! Souvent il est dit que pour les diabétiques le miel doit être exclu. Bien au contraire, en cas de coma diabétique c’est très utile de donner du miel. En introduisant dans la bouche sous la langue un miel cristallisé (contenant par conséquent surtout du glucose), le glucose va parvenir à franchir facilement la muqueuse buccale, vu qu’il est directement assimilable, et recharger le sang en glucose ce qui va raccourcir le malaise. On constate qu’avec le miel l’index insulinogénique est 2 fois plus faible qu’avec le sucre ordinaire. Ceci veut dire que si on sucre avec du miel on aura moins besoin d’insuline pour faire pénétrer le glucose dans les cellules. Les diabétiques ont donc tout intérêt à privilégier le miel plutôt que le sucre. La posologie préconise une cuillère à soupe de miel dissout dans une tisane ou étalé sur une tartine de pain. Pourquoi sur une tartine de pain ? Des médecins du CHU d’Angers ont montré que l’étalement sur une tranche de pain complet ou semi-complet (farine non raffinée) donne un index glycémique de 34 ce qui n’est pas énorme. Evidemment il faut tenir compte de la quantité de sucre déjà absorbée dans le régime alimentaire, mais il n’y a pas de raison d’éliminer le miel pour autant, il faudra comptabiliser l’ensemble des sucres et du miel ingéré. Les miels peuvent être mélangés à de la propolis ou de la gelée royale, ce sont les aromiels distribués dans les commerces spécialisés. Le pollen Le pollen récolté par les abeilles leur est dérobé en grande partie lors du retour des butineuses grâce à un dispositif (la trappe à pollen) ne ménageant l’accès dans la ruche que très étroitement. Les abeilles pénètrent difficilement à travers les orifices strictement calibrés de telle sorte qu’elles perdent la presque totalité de leurs pelotes de pollen. Un tiroir sous-jacent amasse les pelotes qui tombent des pattes arrière et l’apiculteur relève les tiroirs chaque soir pour sécher la récolte ou la stocker au congélateur. La trappe n’est pas maintenue en permanence, mais seulement lors de périodes d’abondance en pollen, afin de ne pas épuiser ces ressources indispensables pour les abeilles. Même si les butineuses rapportent tout de même à l’intérieur de la ruche les 10% restant de leur provende, on ménage, même en période d’abondance, des semaines de libre accès « pour éviter des frustrations »… Le pollen est en effet indispensable aux abeilles, ne serait-ce que pour l’alimentation des nourrices qui synthétisent la gelée royale pour les trois 1ers jours des larves fraîchement écloses et pour la reine. Ce pollen est mélangé aux sécrétions salivaires des abeilles et emmagasiné dans les alvéoles pour constituer le pain des abeilles . Il y subit la fermentation lactique grâce aux germes lactiques précités ce qui le préserve d’autres dégradations . Composition : - Le pollen est constitué de membranes cellulosiques qui sont les « sacs » qui enrobent le grain de pollen sur les étamines des fleurs. - Eau : 15% (dans le pollen frais) 5% (dans le pollen séché) - Glucides : Ceux du miel en traces. - Lipides : Très peu. Il faut mentionner les acides gras insaturés tels l’acide linoléique (du groupe des ω6) et l'acide linolénique (du groupe des ω3) indispensables à notre alimentation. D’autres acides gras comme l’acide palmitique, l’acide stéarique, etc… se retrouveront dans la cire. - Protides : 20 à 30% comprenant 18 acides aminés dont les 8 essentiels que l’homme ne synthétise pas. C’est une source alimentaire intéressante pour l’homme et c’est le bifteck de l’abeille (et non le pain de l’abeille comme il est convenu de l’appeler !) - Vitamines : presque toutes les vitamines du groupe B sont représentées (B1, B3, B5 , B6, B7, B9 ), vit. C, vit. E, provitamine A( carotène). - Oligoéléments : Les plus importants sont le Se, le Cr et le Zn. Le sélénium fonctionne avec la glutathion-peroxydase pour capter les radicaux libres, radicaux libres qui sont émis pour protéger les cellules contre les agressions microbiennes. Mais si ces radicaux libres indispensables à la prévention des infections ne sont pas évacués rapidement, ils deviennent responsables de la cancérisation car ils attaquent l’ADN des cellules. L’opération ne se fait qu’avec du Se assimilable. Or dans le pollen, Se est assimilable à 80-100%, alors qu’il n’est assimilable qu’à 30-50% dans les huîtres et les coquillages. Une cuillère à soupe de pollen couvre 500% des apports journaliers nécessaires... Le Se est très important pour prévenir les cancers et une étude américaine a montré qu’une population supplémentée en Se pendant 10 ans subissait la ½ des cancers contractés par rapport à la population témoin. D’autre part le sélénium stimule le système immunitaire et complexe les métaux lourds et par conséquent décharge l’organisme des métaux lourds accumulés (Hg, Cd, Pb, etc…) en formant des séléniures de Pb, de Cd, d’Hg, etc... qui pourront être éliminés. Le Zn est un cicatrisant. D’autre part, Zn et Cr sont également intéressants dans leur participation dans l’édification de nombreuses molécules d’enzymes (plus de 200). Le Cr intervient également au niveau des problèmes cardiaques. - Enzymes : Celles du miel essentiellement. - Flavonoïdes : Utiles pour les problèmes vasculaires. - Pigments : Caroténoïdes, lutéine, zéaxanthine. Les personnes victimes de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) perdent le pigment du fond de la rétine et ont besoin de supplémenter leur régime avec lutéine et zéaxanthine. - Arômes. - Huiles essentielles. - Ferments lactiques : Ceux mentionnés pour le miel. Utilisation - Le pollen va régulariser les troubles digestifs. - Il assure la régularité des métabolismes intermédiaires. - C’est un stimulant (cf. les propriétés du Se). - Il active l’hématopoïèse. - C’est un euphorisant grâce aux vitamines. - C’est un antioxydant grâce au sélénium. - On l’utilise au niveau de la sphère cardiovasculaire, - de la sphère digestive, - de la sphère génitale (notamment pour lutter contre l’adénome de la prostate). Associé à la propolis il permet de diminuer le taux de la PSA. Pour les individus atteints d’asthénie sexuelle, le pollen est un aphrodisiaque +++. « Associé au mélange miel et jaunes d’œufs précédents : Bonjour les dégâts ! » - On l’utilise également au niveau de la sphère neuropsychique (anxieux, schizophrènes, victimes de stress). Il diminue la synthèse de l’interféron γ, qui augmente quand l’individu est stressé. Dans ce cas, l’interféron au départ utile pour lutter contre l’agression, devient délétère si son action dure trop longtemps car il peut provoquer une hyperperméabilité du grêle, qui laisse passer alors des molécules toxiques, voire même des molécules d’origine microbienne (Proteus, Klebsiella, etc…) du contenu intestinal de l’organisme. Celles-ci provoquent la synthèse d’anticorps qui se combinent avec les molécules antigéniques pour former des immuno-complexes accumulés en différents endroits du corps et conduire à des pathologies diverses. On lira avec intérêt à ce sujet les travaux du Dr. Seignalet . - On l’utilise dans la cataracte et DMLA et dans divers états carentiels, lors de fragilité cutanée, chute des cheveux mais aussi comme adjuvant à la chimiothérapie lors de cancer du sein, de la prostate et du colon. - Avantages du pollen frais par rapport au pollen sec : On a montré l’’intérêt de consommer le pollen frais, plutôt que séché, en utilisant des géloses nutritives contenant l’un ou l'autre, et en inoculant sur ces géloses, une culture de la bactérie Proteus. On note une inhibition de la culture dans le 1er cas. Il y a donc un effet barrière dû à la présence des lactobacilles vivants, alors que cet effet a disparu avec le pollen sec (lactobacilles morts). - En ce qui concerne la prise de poids chez le rat, les résultats sont identiques en comparant deux lots d'animaux nourris au pollen séché ou frais. Par contre des rats ayant subi une lésion au niveau du colon, lorsqu'ils sont traités au pollen frais, présentent 30% de lésion en moins, par rapport aux rats témoins (sans pollen) ou aux rats nourris au pollen séché. Le pollen frais congelé est donc nettement meilleur que le pollen sec. Prendre 15 à 40 g/jour, soit une cuillère à soupe au maximum (les enfants : 5 à 15 g/jour). Le diluer à l’avance ½ h à une nuit (dans une tisane, un jus de fruit) car l’entrée d’eau dans les « sacs » des grains de pollen provoque leur turgescence et leur éclatement ce qui facilite la digestibilité du produit. Il faut manger le pollen avec des fruits de préférence fibreux qui agissent en synergie avec la vitamine C. - Le pollen des abeilles est moins allergisant que celui du vent parce que les abeilles avec leurs enzymes salivaires ont déjà coupé dès leur récolte les grosses protéines allergisantes. On peut très bien être allergique au pollen du vent et ne pas l’être à celui des abeilles. Cependant compte-tenu de ce risque d’allergie il est bon de commencer d’en consommer par de petites doses pour savoir si l’on ne déclenche pas de réaction. - Mention spéciale aux pollens monofloraux à activité spécifique : celui de cistes pour les colites , ceux de lierre ou de bruyère pour la circulation sanguine. - Il existe aussi des mélanges pollen-gelée royale, pollen-propolis et diverses préparations galéniques contenant du pollen. La gelée royale La gelée royale aux propriétés remarquables résulte de la sécrétion des glandes hypo-pharyngiennes des jeunes abeilles, glandes qui sont localisées dans la tête de l’insecte. Les jeunes abeilles, qui sont les nourrices, ne peuvent sécréter la gelée royale que si elles consomment le pollen rapporté par les butineuses . En France on compte environ 300 g / ruche / an, mais en Chine ils obtiennent jusqu’à 1 kg / ruche / an. En France des programmes de sélection génétique des abeilles pour augmenter la production en gelée royale sont en cours. M. Rouquette précise que des apiculteurs français importent des reines chinoises dans le but d’augmenter leur production car il est établi que la race chinoise est plus prolifique dans ce domaine. Composition chimique - Eau : 66% - Glucides : 15% (glucose, fructose) - Lipides : 5 à 10% - Protides : Les acides aminés mentionnés pour le pollen, y compris les 8 acides aminés essentiels. - Vitamines : Toutes celles mentionnées pour le pollen. Vitamines B1, B2, B3, B5, B6, B7, B8, B9, B12. La vitamine B5 est en quantité très élevée (la gelée royale est un des produits naturels qui en contient le plus). Les vitamines A, C, D, E sont également présentes faisant de la gelée royale un pool de vitamines assez exceptionnel ! - Sels minéraux et oligoéléments comme ceux mentionnés auparavant (Se et Zn notamment) - Acétylcholine (vasodilatateur, para-sympathomimétique comme déjà signalé) - L’acide organique (E)-10-hydroxy-2-décénoïque (10HDA) et ses esters. Ces esters ont des propriétés antibiotiques, antivirales, antimitotiques (donc anticancéreuses). - L’acide octanoïque qui a aussi des propriétés anti-infectieuses notamment contre Candida albicans (champignon responsable de dermatoses), mais aussi les staphylocoques et les streptocoques. - Des hormones (œstrogènes, testostérone et progestérone). La gelée royale a donc des propriétés stimulantes, revitalisantes, dynamisantes du fait de la présence des vitamines, des propriétés antioxydantes, des propriétés régulatrices du métabolisme, des propriétés vasodilatatrices du fait de l’acétylcholine, des propriétés anti-hypercholestérolémiantes. Elle est hématopoïétique, a une action aphrodisiaque, augmente la résistance à l’effort intellectuel et physique. Elle a une action antibiotique, antivirale, et anticancéreuse. La science qui prônait « le tout-génétique » comme explication à toutes les fonctions vitales, depuis quelques temps revient sur l’importance de l’environnement. On reconnaît dorénavant à ce dernier des effets notoires sur l’expression des gènes. Dans ce cadre, la gelée royale peut ainsi avoir aussi une action épigénétique. On a noté en particulier que l’acide 10HDA a une activité inhibitrice des histones D-acétylases, enzymes qui agissent au niveau de l’ADN. Les radicaux acétyl sont éliminés par ces histones déacétylases, ce qui va libérer la queue des histones et conduire à un accrochage fort de l’ADN sur ces histones empêchant la transcription des brins d’ADN à l’origine des ARN messagers qui sur les ribosomes conduisent à la synthèse des protéines. L’acide 10HDA peut réactiver des gènes silencieux, conduisant ainsi au développement d'une reine , mais aussi à la réactivation de gènes antitumoraux non exprimés dans la cellule tumorale (déclenchement de l'apoptose, arrêt du cycle cellulaire et donc de la croissance tumorale). Peut-être à l’avenir, cet acide 10HDA pourra être à l’origine d’un médicament anticancéreux. C’est en cours d’étude. La gelée royale a des effets sur les troubles de la sénescence, les états carentiels, les anomalies de la tension artérielle, le stress, la spasmophilie, les états dépressifs, les colites pour restaurer la flore car elle contient aussi des lactobacilles, les maladies de peau, la chute des cheveux (vitamine B5 en grande quantité), la grossesse et l’allaitement par son apport vitaminique extraordinaire, les maladies infantiles. La posologie préconise 500 mg à un 1 g/jour en sublingual à jeun le matin. On conseille deux cures en automne et au printemps. Elle est aussi vendue lyophilisée en gélules, en ampoules, additionnée au miel, au pollen, au ginseng, etc.… Les seules contre-indications sont quelques allergies à vérifier avant usage. Dans le cas des cancers hormono-dépendants, il faut éviter d’utiliser la gelée royale qui, agissant sur les récepteurs hormonaux des cellules tumorales, stimulerait les tumeurs du sein ou de la prostate. Cependant certains médecins japonais et roumains réfutent cette restriction. La propolis La propolis est issue des résines prélevées par les abeilles sur les bourgeons et l’écorce de certains arbres comme les bouleaux, peupliers, saules, frênes, ou en pays tropicaux les goyaviers, cocotiers, etc... On connaît bien la célèbre propolis verte du Brésil qui provient de Baccharis dracunculifolia (ou « romarin des champs » abondant dans l’état brésilien de Paraná). Elle est riche en artépilline C qui est une substance proche de l’ibuprofène, anti-inflammatoire, mais possédant en plus des propriétés anti-tumorales remarquables. Au Brésil, vu l’étendue du territoire, on a répertorié une douzaine de propolis différentes. Mais en gros on peut distinguer 3 grandes familles de propolis : les propolis vertes, les propolis rouges (palétuvier par exemple) et les propolis brunes (du peuplier par exemple). Quand on a un cancer, la propolis verte c’est bien, mais la propolis brune c’est très bien aussi ! En effet la propolis brune est plus riche en CAPE (ester phénylethyle de l’acide caféique), un anticancérigène, et contient moins d’artépilline que la propolis verte. Donc en définitive ces deux propolis se valent en ce qui concerne leurs effets anti-tumoraux. L’abeille prélève avec ses mandibules la résine de l’arbre et confectionne des pelotes en malaxant sa récolte et en la déposant sur ses pattes postérieures, comme pour le pollen, afin de la transporter à la ruche. Toutefois les pelotes sont plus petites que celles du pollen car la densité est plus élevée. Délivrée à d’autres ouvrières le produit va être encore malaxé ce qui va aboutir à une propolis dont la composition chimique est différente du produit d’origine sur le peuplier. Cela se voit bien sur les profils chromatographiques d’HPLC . La composition chimique de la propolis de la ruche est bien plus complexe (plus de 300 composés différents !). L’abeille peut y ajouter de la cire selon l’usage qu’elle veut en faire (calfeutrage ou collage). On récolte la propolis par grattage des parois de la ruche et du montant des cadres, mais le dépôt d’une grille en plastique en guise de couvre-cadres, que les abeilles vont obturer avec de la propolis, est la méthode permettant d’obtenir le produit le plus pur. Il suffit de prélever cette plaque lorsqu’elle est bien obturée, la rouler et la mettre au congélateur pour la durcir. Lorsque l’on sort ces plaques du congélateur la propolis est cassante et se récolte très facilement. La propolis est l’élément de fixation, d’obturation , de bouchage, d’aseptisation dans la ruche. Les abeilles enrobent aussi les intrus qu’elles ne peuvent plus dégager (souris, cétoines, etc…) avec de la propolis afin de se protéger des contaminations. Elles vont aussi recouvrir les rayons d’un peu de propolis, lors de l’operculation, pour bien aseptiser la récolte car pour une température de 35°C, indispensable à la croissance des larves et des nymphes, les risques de fermentation avec des microorganismes introduits par les courants d’air sont élevés. Composition chimique: - Résines et baumes : 55%. (flavonoïdes et acides aromatiques essentiellement) - Cires végétales, la cire d’abeille. - Huiles essentielles. - Un peu de pollen et divers (matières minérales et organiques). Les produits les plus intéressants sont les flavonoïdes et les acides aromatiques tels l’acide benzoïque (benjoin), l’acide coumarique, l’acide cinnamique et l’acide caféique et surtout leurs esters. En particulier on retrouve le CAPE déjà mentionné, l’artépilline C qui est un ester de l’acide cinnamique. - Vitamines : A, B1, B2, B3, B5, B6, B9, C, E mais en moindre quantité que dans le pollen ou la gelée royale. - Sels minéraux : Mg, Fe, Zn, Ni, Si sous forme organique (donc assimilables). Propriétés : - Les propriétés les plus connues sont les propriétés antimicrobiennes puisque déjà les Egyptiens momifiaient leurs défunts avec ce produit pour empêcher la putréfaction. La propolis est efficace contre une multitude de bactéries : des Gram + tel Staphylococcus aureus (vanco- et méticillino-résistants), contre Enterococcus faecalis et en particulier contre les microorganismes des angines . D’où l’utilité d’utiliser la propolis en spray dès le moindre mal de gorge et plus généralement la zone ORL (nez, oreilles et gorge) ! On note des effets aussi contre d’autres streptocoques et pneumocoques, Streptococcus mutans responsable de la plaque dentaire à l’origine des caries dentaires (utiliser les chewing-gum à la propolis très apprécié des enfants), Corynebacterium, Listeria, Salmonella, Helicobacter pylori (responsable d’ulcères d’estomac pouvant dégénérer en cancer), Hemophilus influenzae germe de surinfection s’installant après une infection virale. La propolis agit également contre Propionibacterium, germe anaérobie à l’origine de l’acné qui s’installe au moment de la puberté lorsque les adolescents développent un film lipidique cutané important qui protège la bactérie de l’oxygène dans les pili profonds de la peau et qui est à l’origine des boutons. La propolis, antibactérienne, est de plus aussi anti-inflammatoire et va donc « désenflammer » les boutons et la cicatrisation sera plus rapide par stimulation de la synthèse d’élastine et de collagène. D’autres anaérobies sont également de bonnes cibles dans la lutte contre les gingivites, les caries et les diverses inflammations au niveau de la bouche. - C’est un excellent antiviral à large spectre contre les Herpes de type 1 (HSV1 = herpès labial) et de type 2 (HSV2 = herpès génital). Les femmes au moment des règles ont une diminution naturelle de l’immunité et une poussée consécutive de l’herpès. Bien souvent le traitement au zovirax® s’avère déficient, alors que celui à la propolis donne des résultats incontestables par un renforcement de l’immunité. Le zona est guéri deux fois plus vite avec des pommades à la propolis. Avec la varicelle le traitement dès l’apparition des macules (avant les papules et les vésicules) contrôle l’éruption. Il y a aussi atténuation de la douleur. Avec les virus des hépatites A, B et C, bien qu’il s’agisse de virus complètement différents, la propolis est efficace. Contre la grippe (influenza A) ou la grippe H1N1 le traitement est efficace. Contre les rotavirus, responsables de gastro-entérites chez les bébés et les vieillards, l’immunité est renforcée, et même dans tous les cas de gastro-entérites à entérovirus. Sur les virus respiratoires syncytiaux responsables des bronchiolites des enfants, les papillomavirus responsables des verrues et du cancer du col, le virus HIV responsable du SIDA, la propolis marche. - La propolis est antifongique et on l’utilise contre Candida albicans, Aspergillus, etc... - La propolis a aussi des propriétés antiparasitaires (Trichomonas vaginalis, toxoplasmose) - Quant aux propriétés anti-inflammatoires elles sont liées à l’inhibition de la cyclo-oxygénase et de la phospholipase. Ces enzymes sont à l’origine de substances qui participent à la réaction inflammatoire, les prostaglandines et les leucotriènes. - La propolis augmente la synthèse des interleukines anti-inflammatoires et diminuent les interleukines pro-inflammatoires. On l’utilise dans l’asthme. - On note aussi des propriétés anesthésiantes, intéressant ceux qui ont des aphtes ou des brûlures (en addition de l’action du miel). - Une propriété cytostatique a été aussi reconnue (contre le cancer) liée au CAPE, à l’artépilline C et aux flavonoïdes. On sait que les cellules normales ont une mort programmée pour assurer le renouvellement des tissus sans prolifération excessive. La cellule cancéreuse a perdu l’inhibition de contact parce qu’elle a perdu les canaux de contact intercellulaires. La propolis restaure des canaux intercellulaires chez la cellule cancéreuse et par conséquent l’inhibition de contact. Elle déclenche l’apoptose de la cellule cancéreuse en provoquant son suicide. La propolis inhibe la PAK1 kinase. Or c’est à cette enzyme que l’on doit la multiplication des cellules cancéreuses, la résistance à l’apoptose, l’angiogénèse, c.-à-d. la formation de nouveaux vaisseaux pour irriguer la tumeur, et les métastases . - La propolis est immunostimulante, augmente le nombre de macrophages et la quantité d’anticorps. - La propolis est cicatrisante et régénératrice par la multiplication des fibroblastes et la stimulation de la synthèse de l’élastine. - Elle a des propriétés anti-oxydantes contre les radicaux libres. - La propolis a aussi des propriétés anabolisantes, anti-germinatives. On l’utilise largement en dermatologie (mycoses, furoncles, herpès, zona comme déjà vu) et même contre la maladie de lyme. Cette maladie est transmise par des tiques contaminées avec des bactéries de l’espèce Borrelia burgdorferi pompées dans le sang d’un sujet infecté et injectées dans un sujet sain par les tiques. Il faut traiter la rougeur tout de suite. Sinon, comme pour le virus de l’hépatite B, les anticorps utiles dans un 1er temps vont s’attaquer à d’autres sites telles les cellules du foie ou les cellules nerveuses contenant des marqueurs qui attirent ces anticorps. La propolis peut même dans ces conditions rester efficace grâce à ses propriétés anti-inflammatoires. - Au niveau de la sphère ORL on préconise des sprays à la propolis. - En stomatologie contre les aphtes il n’y a rien de mieux que la propolis. - Nous avons vu aussi l’action au niveau génital. - Au niveau cardiovasculaire la propolis tonifie les vaisseaux sanguins. - En cancérologie le congrès Apimondia de 2009 à Montpellier avait permis d’écouter le Dr. Mizukami qui avait décrit divers cas de cancers traités avec la propolis verte, très populaire au Japon, avec des guérisons et des rémissions spectaculaires. La chimiothérapie est mieux supportée, la formule sanguine meilleure avec un nombre de globules blancs augmenté, le confort du malade est grandement amélioré, il y a une synergie avec les traitements classiques (chimiothérapie et radiothérapie). - La propolis est préconisée en rhumatologie, en ophtalmologie, dans la sphère neuro-psychique, chez les personnes atteintes de Parkinson, de sclérose en plaques pour celles qui ne peuvent supporter le venin, en cosmétologie (peau, cheveux, etc…) Diverses préparations sont à la disposition du public : pâtes à mâcher, comprimés, gélules, sprays, sirops, collutoires, pommades, préparations galéniques, etc… On propose 3 g/ jour mais c’est selon le mode de préparation. Elle peut être associée au miel, au ginseng. « L’énergie vitale » recommandée par le Prof. Joyeux est un mélange des produits de la ruche, du ginseng, de la papaye, où la propolis est bien sûr représentée (une cuillère à café par jour). Une allergie est possible due aux esters de l’acide caféique précisément. Une contre-indication a été signalée seulement une fois avec des contraceptifs oraux occasionnant des troubles digestifs. Il peut y avoir des interactions avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Selon Françoise Sauvager avec l’aspirine il y a potentialisation bien qu’en d’autres lieux on ait signalé des contre-indications. Il faut faire des essais pour doser la quantité acceptée par son organisme. Venin Par piqûre 100 à 150 µg sont injectés par l’abeille ouvrière et 700 µg par la reine. La récolte se fait par passage des abeilles sur une grille électrifiée stimulant les insectes qui piquent dans une éponge sous-jacente. En France cela ne se fait plus, c’est plutôt à l’étranger que la récolte de venin est faite. Composition : - Sels minéraux, acides, stérols, des sucres et surtout des - Protéines où l’on trouve des substances aux propriétés intéressantes. - L’histamine est à l’origine de la rougeur au point de piqûre. - Les cholines. - La dopamine (intéressante chez les parkinsoniens qui sont déficitaires en dopamine). - Le tryptophane, un acide aminé essentiel précurseur de la sérotonine intéressante pour les gens dépressifs. - La méllitine diminue la tension artérielle, active les corticosurrénales produisant le cortisol qui diminue les douleurs dues au rhumatisme des personnes âgées, les grosses inflammations dues à l’arthrose. - L’apamine (en synergie avec la méllitine agit dans la maladie de Parkinson). - Des composés aromatiques tel l’acétate d’isoamyle (odeur de bonbons anglais). - Des enzymes : phospholipase, hyaluronidase agissant sur la perméabilité des capillaires. Propriétés : - Fluidifie le sang ce qui explique l’effet sur la tension artérielle. - Immunostimulant. - Anti-inflammatoire puisque cela stimule les corticosurrénales. - Piège les radicaux libres. - Diminution les effets aux rayons X. - Anticancéreux dans des cas de lymphomes (mais pas utilisé en France). - Tonique stimulant l’appétit. - Grosses indications en rhumatologie, arthrose, polyarthrite. - Pour lutter contre l’anémie, les maladies auto-immunes. - Contre la sclérose en plaques mais pour la ½ des cas. Il faut compter 30 à 40 piqûres trois fois par semaine pendant 6 mois. Dans un cas bien étudié on a vu une guérison réelle avec re-myélinisation des cellules nerveuses en 6 mois. - Certaines personnes estiment que le venin peut être utilisé contre la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. La posologie est d’une à 30 piqûres/ jour. Mais 30 piqûres paraissent excessives. Une dame roumaine, médecin, avait souligné au congrès d’Apimondia à Montpellier (2009) qu’un µl suffisait largement. Mme Sauvager, pour traiter un rhumatisme lombaire par exemple, ne laisse agir la piqûre d’une abeille le 1er jour qu’une seconde. De la sorte quelques pg sont seulement injectés. Puis le jour suivant elle laisse agir pendant 2 secondes et le 3ème jour 4 secondes. On pique de part et d’autre de la colonne vertébrale, à l’arrière des genoux, etc… Le rhumatisme peut disparaître ainsi ! On utilise le venin en homéopathie. Il existe des pommades à base de venin préparées surtout dans les pays de l’Est. La contre-indication est bien entendu l’allergie avec les risques d’œdème de Quincke voire d’un choc anaphylactique. Des essais avec de faibles doses doivent être effectués avant d’envisager tout traitement. Cire Un autre produit de la ruche, la cire, est, quant à lui, produit par les glandes cirières situées sur la face ventrale des 4 derniers segments de l’abdomen de l’ouvrière entre le 12ème et le 18ème jour de son émergence. Composition chimique : - Surtout des hydrocarbures, des esters d’acides gras (acide stéarique principalement, acide palmitique, …). - Chrysine, flavonoïde qui donne la couleur jaune de la cire. Elle peut être associée au miel. On peut l’utiliser pour les sinusites. En dermatologie elle est très utilisée en pommade pour les allergies. Conclusion Aujourd’hui les produits de la ruche ont retrouvé une place importante dans la pharmacopée surtout depuis l’apparition de l’antibio-résistance, notamment de la multi-résistance des nosocomiaux. En cancérologie ils potentialisent la chimiothérapie et la radiothérapie en améliorant le confort du malade. Dans les maladies auto-immunes leur intervention est remarquée. Les problèmes allergiques sont peu graves mis à part le risque du choc anaphylactique avec le venin d’abeille que l’on doit éviter si on a connaissance à cet égard d’une hypersensibilité. Questions A propos des traitements hormonaux de la ménopause ? Il y a peu de substances œstrogéniques sauf un peu dans le miel et dans la gelée royale. Voir plutôt du coté des phyto-œstrogènes (soja,…). Mais une cure de produits de la ruche (miel, propolis, etc…) est souhaitable pour lutter contre les radicaux libres qui arrivent avec l’âge... La polyarthrite ? C’est un problème d’immun-complexes au niveau des articulations du fait d’un intestin grêle trop perméable. Dans le « régime ancestral » du Dr Signalet on évite toute source de gluten (les céréales comme le blé, le seigle, l’avoine) et tous les laits animaux (surtout le lait de vache). Et de plus il faut manger cru le plus possible. On doit éviter les molécules de Maillard qui sont des toxines, avec notamment la dioxine, qu’on retrouve dans le grillé, le caramel. Il faut cuire dans l’eau ce qui garantit qu’on ne dépasse pas les 100°C. Consulter le livre du Dr Signalet où cette question est bien traitée. La gelée royale vendue ne pharmacie ? Mme Sauvager recommande la gelée royale fraîche produite par l’apiculteur.
Propos recueillis par Noël Boemare, membre du Conseil d’administration de l’Abeille Héraultaise.